Les Armes de France au Sacré-Cœur

En considération de raisons d’ordre éminemment spirituelles telles qu’il les a explicitées dans son discours du 23 juin 2018, tout comme celles qui avaient motivées son aïeul le Roi Charles V[1], Monseigneur le Comte de Paris avait décidé d’apporter une modification au blason de France, répondant ainsi à la demande de Notre Seigneur Jésus-Christ formulée depuis le XVIIème siècle.

En effet, l’inscription du Sacré-Cœur au sein des Armes de France est une demande formelle du Seigneur exprimée à sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690), Sœur de l’Ordre de la Visitation du couvent de Paray-le-Monial où elle est rentrée en 1671. Elle a été canonisée en 1920 par le Pape Benoît XV, formalisant en conséquence la parfaite véracité et canonicité de son témoignage.

Marguerite-Marie est gratifiée de plusieurs apparitions privées du Christ peu de temps après son entrée dans l’Ordre. Elle indique notamment que le 17 juin 1689[2] le Seigneur lui confie expressément de demander au roi de France Louis XIV la consécration de la France à son Sacré-Cœur et son inscription dans les Armes royales.

Jésus lui dit, notamment : « Il [mon Sacré-Cœur] veut régner dans son palais, être peint dans ses étendards et gravé dans ses armes[3], pour les rendre victorieuses de tous ses ennemis et de tous ceux de la sainte Eglise ».

Et, face à l’inertie du roi et de l’Eglise, il lui confiera :

« Fais savoir à mes ministres, étant donné qu’ils suivent l’exemple du roi de France en retardant l’exécution de ma demande, qu’ils le suivront dans le malheur ».

Mais il ajoute : « Jamais il ne sera trop tard pour recourir à Jésus et à Marie ».

Le 21 juin 1823, à Paris, en la fête du Sacré-Cœur, la Sœur Marie de Jésus, religieuse de la Congrégation Notre-Dame (chanoinesses de Saint-Augustin) au couvent des Oiseaux à Paris – qui bénéficie de paroles directes de Jésus au sujet de la consécration de la France au Sacré Cœur – est favorisée d’une nouvelle vision, où cette même demande lui est faite de manière formelle ; citons ce passage :

« Je prépare toutes choses : la France sera consacrée à mon divin Cœur ; et toute la terre ressentira des bénédictions que je répandrai sur elle. La foi et la religion refleuriront en France par la dévotion à mon divin Cœur ».

Retenons bien, en particulier, ces paroles du Christ que nous venons de citer : « Jamais il ne sera trop tard pour recourir à Jésus et à Marie », qui donnent la mesure de l’amour de Dieu, paroles auxquelles a répondu la consécration officielle de la France au Sacré-Cœur effectuée par Monseigneur le Comte de Paris Duc de France, de jure Henri VII, en l’église Saint-Germain l’Auxerrois le 23 juin 2018 et, en conséquence, sa décision du renouvellement (au sens évangélique) des Armes de France conformément à cette même demande divine.

Ces Armes renouvelées incarnent la dimension et l’efficience spirituelles de cette consécration ; son retentissement au double sens du terme, dans le blason de la France qui, comme tout blason, est l’expression de l’âme et de la vocation de qui le porte.

Les Armes de France se blasonnent désormais :

« D’azur au Sacré-Cœur rayonnant de dix-sept rais d’or accompagné de trois fleurs de lys du même. »

Parce qu’il s’agit du meuble principal, la règle commande de le citer en premier.

Le Sacré-Cœur, selon une iconographie traditionnelle, est enflammé, sommé d’une croisette, généralement latine, présente le plus souvent une plaie ouverte, le tout de gueules et se trouve comme ceinturé par une couronne d’épines d’or.

Parce qu’il s’agit précisément d’une iconographie bien établie et afin de conserver la sobriété et ainsi la puissance du blasonnement, on ne décrira donc pas tous ces éléments.

Le Sacré-Cœur repose en son rayonnement d’or lequel recouvre quasiment tout l’azur autour de celui-ci, de sorte qu’il ne saurait y avoir enquerre en cette nouvelle composition : autrement dit une dérogation à la règle première de l’héraldique : « ni émail sur émail ni métal sur métal ».

A toutes fins utiles, rappelons qu’une enquerre, un blason à enquérir, signifie, non que les armes sont fausses de manière rédhibitoire, mais justement qu’il faut s’enquérir du motif de cette dérogation.

L’exemple parfait de telles armes à enquerre sont celles du Royaume chrétien de Jérusalem :

« D’argent à la croix alésée et potencée d’or cantonnée de quatre croisettes du même à enquérir ».

Loin d’être fausses, bien évidemment, ces armes sont le signe de la sainteté même : l’argent (blanc) marial, matrice et cœur où nait et demeure l’or spirituel de la gloire divine, source de la résurrection de la chair. La ville sainte en exprime le lieu « terrestre » par excellence.

A l’intention de ceux qui persisteraient à voir une enquerre en ces Armes de France renouvelées malgré ce qu’il vient d’être précisé, considérons son mystère au sens chrétien ; sa justification.

En l’espèce, l’azur porte le Sacré-Cœur comme Marie a porté le Christ en son sein. D’ailleurs l’azur est la couleur traditionnelle du manteau de la Vierge dont elle protège ses enfants, baptisés en Christ.

Héraldiquement, cet émail exprime la déification de l’homme réédifié dans le Seigneur ainsi que la vertu cardinale de Justice qu’au Nom de Dieu le Roi de France diffuse et maintient en son Royaume. De l’azur naît donc l’Emmanuel rédempteur tout entier présent par son Sacré-Cœur dont l’émail rappelle le divin sacrifice.

Dans une seconde perspective, c’est ce Sacré-Cœur qui, par sa Puissance et son Amour divins symbolisés par l’émail de gueules, imprime dans l’âme et la vocation de la France royale le ciel de cette déification glorieuse et cette seigneurie (spirituelle autant que temporelle) incarnée et récapitulée, en lui, par son Lieutenant en Terre des lys, le Roi de France.

Enfin, pourquoi 17 rais d’or et non un simple rayonnement sans plus d’indication ?

Ce nombre se rattache de manière quelque peu cachée à la seconde pêche miraculeuse : Pierre tire à terre le fruit de sa pêche qu’il venait de conduire selon l’indication du Christ : « le filet plein de gros poissons : cent cinquante-trois » (Jean XXI, 11).

Saint Augustin explicite dans son Traité sur l’Évangile de Saint Jean et son sermon 248 pour la semaine de Pâque que 153 est la somme de tous les nombres compris entre 1 et 17, leur addition figurant l’Église universelle : « dès que l’on a besoin de l’Esprit Saint pour pouvoir observer la loi, il faut ajouter 7 à 10 ce qui fait 17 et en additionnant tous les nombres de 1 à 17 tu obtiendras 153 et tu obtiens le chiffre mystérieux des fidèles et saints qui seront avec le Seigneur dans les splendeurs du ciel ».

17 se présente donc comme la racine céleste de ce nombre symbolique de 153 permettant de saisir en toute sa plénitude le rayonnement du Sacré-Cœur, source vive de l’Eglise universelle et éternelle.

Parce qu’elle a le privilège exigeant d’être la Fille aînée de l’Eglise, la France doit se tenir et se maintenir en cette union au Sacré-Cœur du Christ-Roi et coopérer à l’effusion de la lumière de ses grâces. Car c’est bien le Seigneur qui règne en primat sur la France « pour les siècles des siècles » en la personne des rois, ses lieutenants dans la succession des générations.

Sous l’impulsion de son Sérénissime Grand Maître, Richard Finell, comte d’Auxois, l’Ordre de l’Etoile et de Notre-Dame du Mont-Carmel, en obéissance au Christ notre Dieu et en fidélité à celui qui fut son Lieutenant en Terre de France, le Prince Henri VII, son refondateur et qui a été également son Chef Suprême, entend inscrire ces Armes de France au Sacré-Cœur en son propre blason, au canton dextre de la croix, référant son appartenance à la Terre de France par ses Armes ainsi renouvelées.

Le Sacré-Cœur est, en effet, l’icône parfaite de l’amour de Dieu pour chacun de ses enfants qui suivent ses Commandements ainsi que du Saint Sacrement eucharistique où il se donne tout entier.

Pascal, comte Gambirasio d’Asseux

Lieutenant Grand Maître et Roi d’Armes

[1]Celui-ci dit le Sage (1338-1380) a remplacé le semis de fleurs de lys d’or sur champ d’azur (dit depuis, de France ancien)  par trois fleurs de lys d’or en l’honneur de la Sainte Trinité.

[2] Un grand nombre d’historiens et d’essayistes n’ont pas manqué de souligner que c’est justement le 17 juin 1789, soit cent ans plus tard jour pour jour, à Versailles où le roi Louis XVI avait réuni les Etats Généraux, que l’abbé Sieyès (député du Tiers), soutenu par quelques représentant du clergé, proposa que la Chambre du Tiers État se proclame « Assemblée des représentants de la Nation connus et vérifiés » (autrement dit Assemblée Nationale) ce qui marque les vrais débuts de la Révolution, plus que la « prise » de la Bastille.

[3] Il faut comprendre ses armoiries, son blason

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