Langage de lumière de la chevalerie

Le blason : langage de lumière de la chevalerie

Les Ordres chevaleresques ont souvent prévu l’office de roi (ou héraut) d’armes. Ce faisant, ils se conformaient aux règles et à la tradition des Etats dont la plupart (depuis l’époque médiévale) avaient établi un Collège d’armes – que l’on qualifierait aujourd’hui de national. En France, le roi d’armes prenait le nom de Montjoye, en référence au cri de guerre et à la Bannière de France : « Montjoye Saint-Denis ! »Grandes Armes

S’il en était besoin, rappelons que l’héraldique (traditionnellement appelée noble science ou science héroïque), création tout à la fois originale et originelle de l’Occident chrétien, est de première importance au sein de la société chevaleresque (comme elle le devint pour l’ensemble du monde médiéval et au-delà d’ailleurs) : elle en constitue son langage spécifique – on pourrait dire son chant, si l’on se réfère au blasonnement ou art de décrire un blason. Langage tout à la fois signifiant et poétique qui parle du et au cœur de l’homme. On peut lire un autre texte portant sur ce sujet ici.

En effet, le blason assume une double mission :

– D’une part, sur un plan spirituel, celle d’incarner la quête, le cheminement intérieur de celui qui le porte dans la réalisation de soi vers son Créateur. A cet égard, la maxime célèbre de Pindare (IIe Pythique V, 72), également citée par saint Augustin et reprise par Goethe : « deviens qui tu es en l’apprenant », illustre parfaitement cette fonction du blason.

Ce cheminement spirituel concerne aussi bien la personne individuelle, le fondateur du lignage, premier porteur du blason comme l’héritier de celui-ci, précisément à titre familial (la Maison, en termes médiévaux) et, bien-sûr un Ordre en tant que famille spirituelle.

– D’autre part, dans une perspective plus historique et sociale, celle de « fixer » et de transmettre à la mémoire chevaleresque comme à celle de l’Histoire, les hauts faits d’armes qui consacrent la noblesse et la renommée de cette famille, de ce lignage.

Il existe donc réellement, en absolu primat par rapport au (haut) fait historique sur lequel le blason peut être construit, une lecture spirituelle des armoiries et ainsi une « voie du blason » puisqu’en vérité celui-ci chiffre et déchiffre les potentialités de qui le porte légitimement, lui souffle le secret de son être et l’invite à son accomplissement dans la lumière de l’Esprit qui est amour.

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Pascal, comte Gambirasio d’Asseux

Lieutenant Grand Maître et Roi d’armes

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